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« Le bonheur est une habitude, celle d'être heureux. »

mardi 22 juin 2010

Comme pour une mort aristocratique et regrettable.


 Nez français, bouche française, yeux français
Parents nés en Sologne ou dans l'Angoumois gris et frais ...
C'est le jeune homme au destin ironique et amer
Qu'on aura vu toujours en veston bain de mer,
Et que la vie de Paris fatigua. - Il avait
L'espoir gamin, comme en témoigne ce portrait
Aux cheveux drus ... et cependant voyez
Comme les mains, dans leur geste le plus aisé,
Le démentent par leur raideur grave, - poussées
Trop longues, et naturellement croisées
Comme pour une mort aristocratique et regrettable.

Henry Bataille, Têtes et pensées, 1901.

~ * ~ 

Jean le Barbier de Tinan est l'un des petits oubliés de l'histoire littéraire. Il a pourtant participé activement à la vie littéraire de son temps, collaborant aux revues, publiant essais, articles et romans le temps de sa courte carrière - de quoi éditer en deux volumes ses œuvres complètes. Il meurt en 1898, à vingt-quatre ans. On publie de lui un dernier roman, laissé inachevé : Aimienne. Puis les années vingt voient fleurir des récits de souvenirs, de ceux qui l'ont côtoyé. Et puis, c'est le silence presque total. Il faudra attendre les années quatre-vingt pour que se publie de nouveau du Jean de Tinan. Aujourd'hui encore, il est méconnu.  Point de page consacrée, quelques mentions ça et là. Alors je me propose, modestement, en m'appuyant sur ce qui fut fait, de  réparer cette lacune, et de lui donner une petite place dans la vaste bibliothèque d'Internet.

Jean de Tinan est devenu un mythe un peu lointain : celui de l'enfant terrible, du jeune homme fauché en pleine jeunesse - comme un autre artiste maudit, un de ces nombreux génies disparus. J'aimerais tenter de voir ce qu'il en est, de recenser les subjectivités, de les confronter aux textes qu'on a conservés. Je recenserai les écrits et les pages qui lui ont été consacrés, proposerai à la lecture quelques textes, et plus simplement encore, j'en parlerai, avec mes maladresses et mes questionnements. Une réflexion est une construction perpétuelle, et il m'a semblé que le média "blog" était mieux adapté à des investigations en cours, une pensée en train de se faire qu'un site, moins malléable. 
Études en devenir, donc.

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